De la création des premiers « Clubs Léo » à travers la France des années 50 à la Fédération du 21e siècle, l’évolution de l’association est considérable : professionnalisation du secteur de l’animation dans les années 60, développement des actions dans le secteur de l’insertion pour combattre les exclusions, etc. La Fédération n’a jamais perdu de vue le message de Léo Lagrange, réaffirmant sans cesse, au travers de ses actions, son combat pour une société plus tolérante, plus juste, plus responsable.
Qui était Léo Lagrange ?
Né en 1900, jeune député socialiste du Nord, précurseur dans la réflexion sur le temps libre, il fut le premier sous-secrétaire d’État aux sports et à l’organisation des loisirs dans le gouvernement issu du Front Populaire, en 1936. Il accompagna l’essor des congés payés, des auberges de jeunesse, des sports de masse… Seul député à s’engager au combat, il fut tué sur le front le 9 juin 1940. La Fédération qui porte son nom fut créée en 1950 par Pierre Mauroy.
1950-1964 : Les années pionnières
A ses débuts, l’objectif premier de la Fédération Léo Lagrange est la création, un peu partout en France, de clubs de loisirs associatifs dont elle forme les animateurs bénévoles. Grâce à la pratique sportive, l’éducation artistique, l’organisation de voyages, d’échanges et de stages en France et à l’étranger, les jeunes qui fréquentent les clubs et foyers Léo Lagrange sont amenés progressivement à s’intéresser à leur environnement. La Fédération Léo Lagrange tient alors son originalité de la diversité de ses activités et de ses prises de position sur les grands sujets de société.
1950 : création de la Fédération nationale des clubs de loisirs Léo Lagrange.
1958 : obtention de la reconnaissance d’utilité publique.
1959 : adoption de la déclaration de principe : « Attachée au Socialisme, au sens le plus élevé et le plus ouvert du terme, la Fédération (…) veut être un centre de promotion et de progrès, dans la liberté, la compréhension et l’amitié. »
1960 : création du Bureau des liaisons africaines et malgaches (BLAM) et prise de position en faveur de l’indépendance de l’Algérie.
1962 : prise de position sur le contrôle des naissances et appel à développer le planning familial en France.
1965-1977 : Essor et professionnalisation
Tout en continuant d’affirmer des positionnements forts (la majorité à 18 ans, la défense de l’IVG), la Fédération Léo Lagrange s’adapte à une société qui connaît de profondes mutations. Face à la brutale urbanisation, les animateurs Léo Lagrange deviennent des « constructeurs de lieux de vie ». Le tourisme social se développe, des centres de vacances sont inaugurés. Par ailleurs, la Fédération prend conscience que la formation doit également porter sur les adultes. Dès le milieu des années 60, elle oriente ses efforts sur l’aide aux jeunes chômeurs. Cette période est également marquée par la professionnalisation du mouvement.
1964 : 1ère formation de directeurs de centres Léo Lagrange à Clichy-la-Garenne.
1965 : augmentation de la demande d’animateurs permanents pour gérer les équipements socioculturels des municipalités. De 60 salariés en 1970, on passe à 360 en 1977.
1967 : création de l’Association nationale pour la majorité à 18 ans, défense d’une législation de l’avortement accompagnée d’une assistance médicale et d’une éducation au planning familial.
1978-1992 : Innover pour s’adapter
Dans une société bousculée par la crise économique des chocs pétroliers, éviter le risque de marginalisation devient la préoccupation majeure de la Fédération Léo Lagrange. Elle lutte sur deux terrains : le redéploiement de ses interventions de manière à toucher les populations sur lesquelles elle entend agir et la démonstration que le mouvement associatif a un rôle à jouer dans cette société en transformation, tant au niveau national que local.
1979 : création de l’Association Léo Lagrange pour la défense des consommateurs.
1983 : création de l’Union nationale sportive Léo Lagrange.
1984 : création de Métrolire, une bibliothèque implantée dans plusieurs stations du métro parisien.
1990 : adoption en congrès d’un « contrat pour une citoyenneté active » soulignant la nécessité de lutter contre toutes les exclusions et en particulier de combattre l’échec scolaire et la toxicomanie.
1990 : rédaction d’un communiqué en réaction aux 50 propositions du Front National sur l’immigration.
1992 : obtention de l’habilitation par l’Association nationale pour les Chèques-Vacances pour distribuer des bourses permettant à des familles défavorisées un premier départ en vacances.
1993-2000 : Acteurs de citoyenneté
Les années 90 sont marquées par le changement de nature des relations avec les collectivités locales. Dès 1993, de nombreuses municipalités s’orientent vers des « missions de délégation de service public » confiées à des associations, remplaçant ainsi les traditionnels subventionnements d’activité et/ou de postes d’animateurs. Cette évolution favorise davantage de stabilité et de transparence. La Fédération s’engage plus que jamais dans la lutte contre le racisme et l’extrême droite.
1993 : lancement d’une campagne d’information et de prévention de la violence, du dopage et de la triche dans le sport.
1996 : campagne « J’agis pour nos Droits » qui voit la création de « Comités citoyenneté », points d’accueil, d’information, de médiation et d’animation autour des droits des citoyens.
1998 : lancement de la campagne « Même sol : mêmes droits, même voix » pour le droit de vote de tous les étrangers aux élections locales (avec le MRAP).
2000 : 50e anniversaire de la Fédération et adoption du projet éducatif.
2001-2010 : La parole à la jeunesse
Fédérer, revendiquer, innover restent les mots d’ordre de la Fédération Léo Lagrange. Pour mieux fédérer, elle adopte de nouveaux modes d’adhésion et des statuts renouvelés permettant de clarifier et d’améliorer le fonctionnement démocratique de son mouvement et donnant voix au chapitre à tous ses acteurs : bénévoles, volontaires et salariés, en France comme à l’international. Elle revendique, en mettant en avant son appartenance au champ de l’économie sociale. Elle innove, en créant régulièrement des outils éducatifs adaptés à ses besoins ou en proposant aux jeunes des espaces d’expression et de citoyenneté.
2002 : premières interventions « Démocratie & Courage ! »
2003 : élaboration d’un appel à la jeunesse intitulé « Avec les jeunes, pour que le monde progresse ».
2005 : validation d’une plateforme programmatique pour des politiques innovantes en direction de la jeunesse baptisée « Cent idées pour la jeunesse ».
2007 : rassemblement, le 31 mars, de 500 jeunes en une Assemblée de la Jeunesse et vote d’un texte de loi-cadre pour la jeunesse en vue des élections présidentielles.
2006 : coordination des 11 fédérations africaines Léo Lagrange.
2008 : 23e congrès de Toulouse et adoption de nouveaux statuts permettant aux associations de droit étranger d’adhérer à la Fédération, d’être représentées aux congrès et au sein du conseil d’administration. La Fédération perd ainsi son qualificatif de « nationale ».